Les poissons migrateurs du bassin de la Vienne

Historique

Le bassin de la Vienne a connu jusqu’au début du 19e siècle d’importantes remontées de poissons migrateurs amphihalins tels que le saumon atlantique, la truite de mer, les aloses ou bien encore les lamproies marines. Toutefois, à partir de 1820, la construction de nombreux barrages comme celui de Maisons Rouges ou de Châtellerault sur la Vienne et de Descartes sur la Creuse, a réduit les possibilités de circulation de ces espèces et les a empêchées d’accéder à leurs zones de reproduction. Ainsi, à l’exception de l’Anguille, les espèces migratrices ont quasiment disparu du bassin à partir des années 1930.

La diminution des populations de poissons migrateurs associée à la prise de conscience de la richesse patrimoniale que représentent ces espèces pour le bassin est à l’origine du premier programme de de restauration de ces espèces en 1981 concernant la Gartempe. Il sera suivi d’une série de programmes de mesures et d’actions visant à réhabiliter les populations de migrateurs sur le bassin de la Vienne avec notamment l’arasement du barrage de Maisons-Rouges en 1998, dans le cadre du Plan Loire Grandeur Nature.
La reconquête de l’axe migratoire a continué en 2004 avec l’installation d’une nouvelle passe à poissons au niveau du barrage de Châtellerault, et en 2007 avec la mise en place d’un dispositif de franchissement sur le barrage de Descartes.

JPG - 319.6 ko
Fronts de migration sur le bassin de la Vienne

Les espèces à enjeux sur le bassin

  • la Lamproie marine (Petromyzon marinus),
  • deux espèces d’Aloses (Alosa alosa et Alosa fallax),
  • le Saumon Atlantique (Salmo salar)
  • l’Anguille européenne (Anguilla anguilla). Ces espèces sont amphihalines, c’est-à-dire que leur cycle de vie alterne entre le milieu marin et l’eau douce.

La plus forte population de Lamproie marine d’Europe

Le bassin de la Vienne accueille la grande majorité des Lamproies migrant sur le bassin de la Loire. La population dont les effectifs varient de 8 000 à près de 50 000 individus dénombrés à Châtellerault est à la plus importante connue à l’échelle européenne.
Bien qu’en diminution depuis quelques années, les aloses affectionnent également particulièrement le bassin de la Vienne qui accueille plus de 50% des effectifs dénombrés sur le bassin de la Loire.

Le saumon : une espèce emblématique de la Gartempe

Le saumon, espèce présente historiquement sur la Gartempe a progressivement disparu au milieu du 20e siècle suite à l’édification de barrages (Maison Rouge sur la Vienne ; Descartes sur la Creuse).
Le saumon est l’un des symboles d’une nature sauvage, puissant, capable de franchir de nombreux obstacles avant de trouver les conditions nécessaires à sa reproduction en rivière sur son lieu d’origine (phénomène de homing). En effet, après quelques années passées dans l’océan atlantique, les saumons reviennent se reproduire dans la rivière où ils sont nés. Chaque année une centaine de saumons est dénombrée à Descartes.

Suivi

Un suivi des populations permet de mesurer l’efficacité des actions mises en place sur le territoire et d’améliorer les connaissances sur les espèces migratrices. Aujourd’hui, 3 stations de comptage sont en place sur le bassin de la Vienne : Châtellerault (rivière Vienne – 86), Descartes (rivière Creuse – 37) et Châteauponsac (rivière Gartempe – 87). Le suivi de ces stations et l’exploitation des résultats est assuré par Logrami.

JPG - 189 ko
Stations de comptages du bassin de la Vienne

Les actions en faveur des poissons migrateurs sont parties prenantes de la politique de l’EPTB Vienne, dont la mission concerne la planification dans le domaine de la gestion de l’eau et l’accompagnement des porteurs de projet sur les plans technique et administratif. Il s’agit d’une politique de fond en faveur de la préservation de la ressource en eau et de la biodiversité.